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Les articles de ce thème « DevCo« , vous permettent de découvrir qui je suis, en tant que fondatrice de DevCo, d’où je viens, quelles sont mes valeurs etc. Et également découvrez-en plus sur les partenaires de DevCo.
Cette série d’articles vous permet de suivre des bilans d’expériences dans l’aventure entrepreneuriale de DevCo.
Cet article retrace mes principaux apprentissages issus de ces trois premières années d’entrepreneuriat.
Septembre 2021, je célèbre mes noces de froment. Cela fait trois années que je suis entrepreneure. Je le savais, la route est sinueuse et tortueuse. Mais j’aime faire face à des obstacles. Et ce que j’apprécie surtout c’est d’en tirer des apprentissages, et de faire mieux les fois suivantes.
On dit souvent qu’en tant qu’entrepreneur, on a fait face à plein d’échecs. Que si on avait su ça, on serait allé plus vite… Et pourtant, même si je me fais accompagner au quotidien de différentes façons, j’apprécie pouvoir toucher moi-même du doigt, ce que j’appelle, non pas mes échecs, mais mes apprentissages. Pour encore mieux les intégrer, les comprendre, savoir les affronter, et rebondir ! Comme des parents qui se doivent de protéger leur enfant. Mais arrivé à un moment, c’est aussi bien de le laisser vivre sa vie, faire ses propres expériences, et découvrir la vraie vie, pour qu’il sache y faire face.
Je vous livre donc dans cet article mes principaux apprentissages au cours de ces premières années d’entrepreneuriat.
Me faire accompagner… et de façon pertinente
J’en parlais dans l’article de ce blog consacré à la création de ma structure, j’ai commencé en tant qu’entrepreneure avec plein d’étoiles dans les yeux, et surtout une certitude de l’importance de me faire accompagner dans cette nouvelle voie. Pour autant, tout accompagnement n’est pas forcément pertinent selon nos besoins, nos envies, nos contraintes, et surtout le stade de développement de notre activité.
Je suis restée près d’un an et demi au tout début de ma création d’entreprise, dans une coopérative d’activité et d’emploi, parce que le format me vendait du rêve. Pour autant, cet accompagnement n’était pas adapté à ma situation de toute jeune créatrice d’entreprise. J’avais plutôt besoin d’un accompagnement spécifique pour passer de l’idée à la création de mon entreprise, avec toutes les fondations qui vont avec. Alors que j’avais intégré une structure qui accompagnait des entrepreneurs déjà bien lancés, qui réalisaient du chiffre d’affaires régulièrement, et dont l’activité était stable.
J’ai découvert par la suite les différents types d’accompagnements possibles, et j’ai décidé de me tourner vers ceux qui étaient adaptés à mes besoins du moment. Et là, tout d’un coup, j’ai senti le coup de boost, tout paraissait plus simple, plus fluide, et surtout plus adapté ! C’est comme de commencer un nouveau jeu vidéo en passant directement au dernier niveau… vous risquerez d’être rapidement largué…
Améliorer en faisant
Entreprendre c’est sans cesse faire des choix. Aussi bien en interne sur sa stratégie, qu’en externe sur les clients qu’on accepte par exemple.
Au début, tout était nouveau, et comme toute bonne ex-salariée de grands groupes, je prenais le temps d’analyser le pour et le contre de chaque situation. De réfléchir, et encore réfléchir à la meilleure stratégie pour me décider.
Sauf que là en entrepreneuriat, le contexte est totalement différent de ce que j’avais pu connaitre avant. Je suis aux commandes de mon navire, qui est d’ailleurs beaucoup plus petit que ceux dans lesquels j’avais embarqués jusque-là. Donc si ajustement nécessaire, il sera beaucoup plus rapide et facile à mettre en place, qu’avant, où je devais rendre des comptes à x supérieurs hiérarchiques, par x comités de décisions avant de se lancer.
En entrepreneuriat, j’ai appris que c’est beaucoup en faisant qu’on apprend… et qu’on peut ajuster ! Plus le temps passe, plus mes phases de réflexion pour prendre des décisions sont courtes. Et je préfère améliorer en faisant, qu’améliorer ma stratégie qui reste sur papier et ne voit pas le jour… parce que caduque au moment où je voudrais l’appliquer.
Pour vous donner un exemple à ce sujet, lorsque j’ai découvert ce qu’était de lancer un produit minimum viable, ça a beaucoup changé ma vision des choses. Je peux me lancer avec une offre minimale, et ajuster au fil de l’eau. J’ai pu rapidement me rendre compte des éléments à améliorer, que j’ai intégrés au fur et à mesure. Ces intégrations étaient très concrètes, et pratico-pratiques. C’était beaucoup plus pertinent que de rester des mois sur des choses à créer qui ne verront le jour qu’une fois que c’est peut-être déjà trop tard…
Accepter de se lancer de façon imparfaite
C’est la suite logique du point précédent. Parce que ma phase de prise de décision est plus courte, et que je préfère ajuster sur le terrain, finalement j’accepte plus volontiers de lancer des projets imparfaits. Que j’ajuste et j’améliore au fil de l’eau.
J’ai appris à lâcher du lest à ce sujet, et ce pour plusieurs raisons. Déjà, parce qu’en entrepreneuriat, si tu ne bouges pas, tu es rapidement éliminé de la partie. C’est ça qu’on aime en tant qu’entrepreneur. C’est se lancer, oser, tenter. Sinon, c’est qu’on n’a pas la fibre entrepreneuriale. Aussi, parce que j’ai appris que ma définition de quelque chose de parfait peut être tout à fait différente d’une autre personne. Et puis, parce qu’attendre que ça soit parfait avant de se lancer, peut rapidement nous mener à … ne jamais se lancer. Parce que ça ne nous paraitra jamais assez parfait. Ou même notre vision de la perfection à un certain moment est peut être différente de la perfection le jour où on sera prêt à se lancer. Bref vous l’avez compris, j’ai fait la paix avec cette notion de perfection. Et je lui ai plutôt substitué la notion d’amélioration continue.
Et pour être encore plus concrète, sur la première version de DevCo, j’avais créé plein de formules et d’offres différentes. Pour chaque offre, j’avais créé les contenus pédagogiques, les groupes Facebook associés… Ca m’avait pris beaucoup de temps de faire tout ça. Sauf que tous ces éléments, je les avais préparés avant de lancer l’offre, avant de m’assurer qu’elle répondait bien à un besoin. Je voulais être sure que tout soit « parfait » de mon côté, avant d’en parler au « monde entier ». Sauf qu’une fois « le monde entier » prévenu de mon offre toute prête, personne n’en voulait. J’avais donc préparé en sous-marin une offre qui n’intéressait pas le marché. J’avais perdu des mois à préparer tout ça, pour ne pas l’utiliser… Maintenant, je préfère y aller pas à pas. Lorsque je ressens un besoin, je vais le creuser avec mes utilisateurs, je commence à créer une solution dans les grandes lignes, puis j’en parle, je la communique, je la vends, puis je la peaufine au fur et à mesure.
Freiner les formations et « faire »
Au début de mon entrepreneuriat, j’étais fascinée par tout ce temps qui m’était alloué pour travailler sur mon projet. Je suis alors rapidement devenue une boulimique de formations, conférences, d’ateliers, de salons… Je me suis rendue compte de toutes ces choses qui se passaient dans le monde de l’entrepreneuriat, tout ce à quoi on pouvait assister. Et d’ailleurs, beaucoup d’événements étaient gratuits. Ce qui renforçait d’autant plus cette envie d’y aller, en me disant qu’au pire je ne perdais rien, donc autant m’y inscrire et y aller, on ne sait jamais. Jusqu’à me rendre compte que j’assistais à ces événements que je n’avais pas moi-même recherché, ils étaient « venus à moi » – merci les informations poussées : newsletters et autres réseaux sociaux -. Et que finalement tout ce temps à assister à ces événements, je ne le passais pas sur mon projet pour le développer.
Alors, s’en est suivie une deuxième phase à ce sujet, où là je recense mon besoin avant de me lancer à corps perdu dans un nouvel événement. Je décide désormais des sujets qui m’intéressent, et surtout dont j’ai besoin, pour passer l’étape suivante de mon activité. Ainsi, j’assiste à des événements délibérément choisis, et qui répondent à mon besoin du moment. Plus tard, j’ai entendu parler du concept de formation juste-à-temps. C’est exactement ça. J’ai arrêté les formations « c’est gratuit, c’est intéressant, on ne sait jamais, ça pourra m’être utile plus tard ». Maintenant, j’assiste à des formations qui répondent à mon besoin actuel pour débloquer une situation que je rencontre présentement. Et j’ai remarqué qu’en procédant comme ça, en plus d’avoir ce sentiment d’utilité directement applicable, j’étais plus attentive, mes notes étaient plus détaillées et pertinentes, parce que j’arrive directement à me projeter dans la situation soulevée, étant donné que je suis directement impactée par le sujet en question. Et pour être tout à fait honnête, les notes que je prenais dans les situations de « au cas où », je les avais rapidement oubliées lorsque je rencontrais réellement la situation à problème.
Et donc le temps que je ne « perds » plus dans ces formations et autres événements « au cas où », je le passe à travailler et à avancer directement sur mon activité.
Me détacher du syndrome de l’objet brillant
Quand je me lance en tant qu’entrepreneure, je mets fin à treize années de salariat, dont la dernière était à temps partiel, pour réfléchir au nouvel élan que je voulais donner à ma carrière. Pendant ce temps libéré de mon CDI, je fais beaucoup de bénévolat, principalement pour des associations sportives, et également pour des structures de l’économie sociale et solidaire. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert l’entrepreneuriat social, et que j’ai décidé par la suite d’y dédier mon activité entrepreneuriale.
Etant donc bénévole pour différentes structures, je suis souvent sollicitée pour participer à des événements, en organiser, et aider de différentes façons. Au début, je dis tout le temps oui. Ce sont des projets qui me plaisent, voire me passionnent. Et à chaque fois, j’ai l’impression d’être un petit chiot à qui on lance une nouvelle croquette à un endroit, et qui accourt pour l’attraper. Puis, se lance pour attraper la prochaine croquette qu’on ne tarde pas à lui lancer.
Seulement tout ça, se fait au détriment du développement de mon activité. Toutes ces sollicitations extérieures, ce sont ça les objets brillants, en cause dans ce syndrome. Après plusieurs mois, je me suis rendue compte de toutes ces activités que je faisais, qui n’étaient pas pour DevCo. Et j’ai décidé de les déprioriser au fur et à mesure. Ca n’a pas forcément été évident au début de dire non. Mais mes interlocuteurs ont rapidement compris. Et le fait de prioriser DevCo a été plus simple par la suite.
Savoir lâcher l’affaire
Je ne parle pas ici de lâcher mon business. Mais plutôt de savoir reconnaitre quand c’est mieux de mettre de côté une idée qu’on avait, et qu’on se rend compte, en cours de chemin qu’elle n’est pas valable. Ou du moins pour un temps.
Par exemple, j’avais automatisé dans ma routine quotidienne des tâches récurrentes, comme la prospection en masse sur LinkedIn. Cette façon de faire me rapportait beaucoup d’appels prospects, mais qui étaient plutôt tièdes. De ce fait, je n’avais pas trop de sûreté quant à leur conversion. Arrivée à un moment de l’année, je me rends compte qu’à force de balancer en masse mon agenda pour des prises de contacts, mes prochaines disponibilités visibles n’apparaissent qu’après plus d’un mois. Au début, je ne me rendais pas compte de cette absence de disponibilité à court terme, alors je continue à pratiquer cette routine de prospection en masse. Elle me prend beaucoup de temps par ailleurs. Le fait de lancer ces prises de contact, de répondre aux messages, et de proposer des rendez-vous. D’un autre côté, aux yeux de ces prospects, j’apparais comme peu disponible, car il leur faut attendre plus d’un mois avant de pouvoir s’entretenir avec moi. De ce fait, ma prospection devient de moins en moins efficace, je les « perds », et ça me donne une image pas très professionnelle. J’ai alors décidé de mettre entre parenthèses ma prospection quotidienne de cette façon. Et de la reprendre une fois que j’y verrai plus clair.
Si je devais résumer ces apprentissages, je dirais en deux mots : adaptation et flexibilité. Toujours garder en tête le contexte. A quelle phase je suis dans le développement de mon activité ? Quel est mon besoin le plus pressant ? Et adapter mes décisions et actions en fonction.
Et vous, quel que soit le nombre d’années depuis lesquelles vous entreprenez, quels sont vos apprentissages ?
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A bientôt,
Antonella
Facilitatrice de développement entrepreneurial à impact
Avec DevCo, je contribue à la pérennisation et à l’accélération du développement des entreprises à impact positif.
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